Bilan de la première année du CCC-AC
L’année 2022-2023 peut être
considérée à juste titre comme fondatrice, dans la mesure où notre collectif s’est
doté d’un manifeste afin de définir son identité et sa mission, d’un logo, d’un
site internet et, grâce à la collaboration de Solon, d’un local, l’Espace des Possibles, où tenir ses
réunions.
La rédaction du manifeste a
d’abord retenu notre attention et s’est échelonnée sur plusieurs semaines, des
mois de juin à aout. Il s’agissait, par l’entremise de ce document, de créer
une instance de discussion citoyenne et non partisane sur de grands enjeux de
société qui ne font l’objet d’aucun débat de société réel, si ce n’est au sein
du cercle relativement fermé de l’arène politique. Dans cette perspective, nous
avons créé un groupe Facebook qui permet d’informer nos membres de nos
activités et d’échanger sur les débats en cours. Le CCC-AC compte à ce jour une
centaine de membres.
Forts de notre manifeste, nous
avons pu participer dès septembre à la Foire des possibles afin de faire
connaître le CCC-AC et de présenter une première programmation d’évènements.
Nous nous sommes rapidement
impliqués dans le processus d’Ahuntsic-Cartierville en transition (ACeT)
en participant au volet en quelque sorte éducatif de ce vaste chantier
d’adaptation des infrastructures municipales à l’imminence de la crise
climatique. Ces rencontres auxquelles les membres du CCC-AC ont participé
auront permis de tisser des liens avec de nombreux organismes de
l’arrondissement, et nous ont donné accès à un local, L’Espace des possibles,
pour tenir nos réunions.
Dès l’automne 2022, nous
avons amorcé un premier cycle de débats sur l’éducation, dans la mesure
où Ahuntsic-Cartierville et son abondante offre scolaire nous ont semblé
représentatifs de la splendeur, mais aussi de la grande misère du système
d’éducation québécois. Les déboires en particulier du Collège Sophie-Barat ont
servi d’amorce à ce qui est devenu un cycle de rencontres qui a porté sur
l’état de l’école publique face à la concurrence du secteur privé.
C’est à partir des travaux du
collectif L’École ensemble ! que
nous avons inauguré un cycle de plusieurs rencontres. De la démarche des
membres de ce collectif nous retenons trois éléments : d’abord leur
dénonciation des imperfections d’un système d’éducation à trois vitesses qui
favorise les plus riches et considère la ségrégation scolaire comme une sorte
de mal nécessaire à défaut de vouloir y mettre un terme. Ensuite, leur
ambitieux projet de refonte de la carte scolaire pour que les élèves aient non
seulement accès à une école de quartier de qualité, mais que l’on prenne les
moyens afin que tous les lieux d’étude puissent offrir une véritable mixité
sociale susceptible de rehausser le niveau de tous les élèves. Enfin, la
nécessité de mettre fin au financement public des collèges et écoles privés, et
ce, afin d’induire des changements en profondeur qui seront bénéfiques pour
tous, à commencer par ceux et celles qui sont au bas de l’échelle sociale et
qui doivent se contenter d’institutions trop souvent mal entretenues, en manque
de personnel et incapables de rivaliser avec les conditions d’apprentissage
dans les collèges privés.
Ces considérations nous ont conduits
à approfondir notre étude de l’école québécoise, d’autant plus que nous avons
été mis au courant dès octobre 2022 d’une autre initiative, Parlons éducation. Son
objectif : tenir une vaste consultation citoyenne sur l’école québécoise
pour certes discuter des problèmes auxquels elle fait face, mais aussi rêver de
l’école de demain. C’est pourquoi nous avons privilégié l’étude de quelques
chapitres d’un ouvrage collectif produit pour alimenter les débats à
venir : Debout pour l’école ! Une
autre école est nécessaire et possible. Les rencontres consacrées à ce
portrait du système scolaire nous amèneront à participer activement aux forums
citoyens de Montréal tenus en mars et avril 2023 et à formuler de
nombreuses propositions pour repenser notre modèle éducatif.
Parallèlement à ces actions, nous
avons collaboré, en décembre 2022 et janvier 2023, à la consultation des
étudiants sur une grève pour l’environnement qui aura vraisemblablement
lieu en 2024.
Si la question de l’école continue
d’alimenter notre travail, nous avons entrepris, à partir du mois d’avril 2023,
une réflexion sur la décroissance et les nombreux défis que les
changements climatiques posent à l’ensemble de la société. Pour ce faire, nous
avons obtenu la participation de monsieur Yves-Marie Abraham, professeur aux
HEC et spécialiste en ce domaine. Les échanges sur ce sujet ont porté, entre
autres, sur les défaillances du politique en matière de lutte aux changements
climatiques, ce que monsieur Abraham considère comme de fausses pistes de
solution à ce problème. Il a ensuite présenté le concept de « communs », qu’il
considère comme une façon de sortir des impasses générées par la surconsommation
et le mode production du capitalisme. Nous reviendrons d’ailleurs en septembre
2023 sur ce sujet.
Enfin, pendant le mois de la
transition, deux membres de notre groupe ont travaillé avec l’organisme Solon à
l’organisation d’une rencontre sur le tramway et les importants
problèmes de mobilité causés par l’omniprésence de l’automobile. Trois
spécialistes de ces questions ont parlé de la pertinence du tramway et des
avantages de ce mode de transport peu couteux si on le compare au REM, dont les
déboires et l’explosion des couts ne cessent de défrayer la chronique.